Dans une récente prise de position, la Société Nucléaire Belge ( BNS) s 'est félicitée de la décision politique de maintenir deux réacteurs - Doel 4 et Tihange 3 - en service au-delà de 2025 pour des raisons de sécurité d'approvisionnement en électricité. Toutefois, elle se demande pourquoi le fonctionnement des unités a été limité à dix ans.
La centrale nucléaire de Doel ( Image : Electrabel)
La loi fédérale du 31 janvier 2003 interdit la construction de nouvelles centrales nucléaires et limite la durée de vie des centrales existantes à 40 ans. La loi a été modifiée en 2013 et 2015 pour permettre aux réacteurs Tihange 1, Doel 1 et 2 de rester opérationnels jusqu 'en 2025.
En réponse à l 'action militaire de la Russie en Ukraine et aux objectifs visant à réduire la dépendance aux combustibles fossiles, le gouvernement fédéral a décidé en mars de cette année de prendre les mesures nécessaires pour prolonger de dix ans la capacité nucléaire de 2 GW ( Tihange 3 et Doel 4), y compris en modifiant la loi de 2003. Dans le cadre de ce nouvel arrangement, la majeure partie de la capacité de production nucléaire de la Belgique sera progressivement éliminée d 'ici 2025.
Dans son document de position, publié le mois dernier, BNS note que dans d 'autres pays - y compris les États-Unis, la Suisse et les Pays-Bas - les programmes d'exploitation à long terme ( LTO) sont généralement définis et mis en œuvre pour 20 ans au-delà de la licence existante, même avec des renouvellements de licence prévus par périodes successives de dix ans.
Elle affirme que le coût de la remise en état des unités et de leur mise en conformité avec les dernières exigences de sécurité pour un LTO de 20 ans " est légèrement plus élevé que pour dix ans et il est tout simplement logique sur le plan économique d 'anticiper un LTO de 20 ans." BNS note que les unités d'exploitation pour plus longtemps contribuent également aux fonds de démantèlement et de fourniture de déchets, tandis que les coûts associés n'augmentent pas vraiment.
La société se demande également pourquoi les autres réacteurs belges n 'ont pas été politiquement envisagés pour LTO. "BNS ne prétend pas que Doel 3 et Tihange 2, et même Doel 1-2 et Tihange 1 réacteurs sont prêts à aller pour un programme LTO," il a dit. « Il appartient à l 'exploitant et à l'autorité de sécurité de déterminer ce qui devrait et pourrait être fait techniquement, et aux propriétaires de décider ensuite de l'économie du programme et d'en discuter les conditions avec le gouvernement. »
L 'Agence fédérale de contrôle nucléaire a déjà déclaré que l'exploitation à long terme des réacteurs est possible du point de vue de la sûreté nucléaire, bien qu'avec les modifications réglementaires et les améliorations nécessaires à la sûreté des installations.
Le document conclut : « À un moment où la Belgique et l 'Europe sont confrontées au défi énorme du changement climatique, comme l'illustre le rapport IPPC récemment publié, combiné à une sécurité d'approvisionnement énergétique et à une crise des prix de l'énergie, la porte devrait être politiquement maintenue ouverte pour un vaste programme LTO des réacteurs nucléaires belges.
"Compter davantage sur le gaz, dans ces circonstances et pour les prochaines décennies, ne semble pas compatible avec la durabilité sociétale, la recherche du meilleur équilibre entre la protection de l 'environnement, la sécurité, l'abordabilité et la fiabilité de l'approvisionnement en énergie propre."
La Belgique dispose de sept réacteurs nucléaires situés dans deux centrales nucléaires : Doel en Flandre ( quatre réacteurs) et Tihange en Wallonie ( trois réacteurs), avec une capacité de production combinée de 5,94 GW. Ces unités représentent actuellement près de la moitié de la production d 'électricité du pays. La première unité - Doel 3 - devrait être fermée en octobre de cette année. On n 'a toujours pas établi comment le pays compensera le manque à gagner résultant de la fermeture de ses réacteurs.
Recherché et écrit par World Nuclear News