L 'entreprise française EDF a réfuté les conclusions d'une commission parlementaire sur la sûreté et la sécurité des installations nucléaires du pays. Le rapport de la commission, publié hier, contient " un certain nombre d 'erreurs factuelles" et" ne révèle aucun manquement aux obligations incombant à l'opérateur", a relevé EDF.
La commission parlementaire interpartis a été créée en janvier en raison de " l 'augmentation du nombre d'incidents au cours de ces dernières années et, en particulier ces derniers mois, au sein des centrales nucléaires, ainsi que des incursions répétées de militants opposés à l'énergie nucléaire", indique le rapport. Elle a commencé son enquête en février.
L 'organisation antinucléaire Greenpeace a réussi à s'introduire à plusieurs reprises dans des centrales nucléaires en exploitation, note le rapport. « À chaque occasion, des vulnérabilités dans les systèmes de sécurité sont apparues et les militants écologistes ont souligné les risques pour certaines installations, y compris les piscines de refroidissement. » La commission affirme que le terrorisme « n 'est plus un risque mais une réalité » et que le gouvernement a la responsabilité d'enquêter et de s'enquérir de la sécurité des installations nucléaires « en ce qui concerne les actes malveillants qui pourraient y être commis ».
Selon le rapport, les installations nucléaires françaises sont menacées par des accidents d 'avion, des incursions de drones, des sabotages par les travailleurs, des intrusions et des cyberattaques. Il formule 33 recommandations pour réduire ces risques.
"Lors de la première lecture du rapport, EDF a constaté la présence d 'un certain nombre d'erreurs factuelles", a déclaré la société.
EDF a indiqué qu 'elle avait répondu à toutes les demandes de la commission « dans le cadre légal », les dirigeants de l'entreprise ayant répondu sous serment à plus de 150 questions lors des auditions. En outre, une soixantaine d 'autres questions ont reçu une réponse écrite. EDF a déclaré avoir soumis environ 2000 pages de documents à la commission. A la demande de la commission, des visites ont été organisées aux usines de Gravelines, Tricastin et Flamanville.
"Au vu des recommandations de la Commission d 'enquête, EDF constate que les systèmes mis en place en France pour assurer la sécurité des centrales nucléaires sont très largement validés", a déclaré l'entreprise. « En matière de sûreté nucléaire, EDF en a fait sa priorité dès le démarrage de ses centrales nucléaires et s 'est engagé dans une démarche d'amélioration continue. » Elle a rappelé que l'Autorité de sûreté nucléaire française, l'Autorité de Sûreté Nucléaire ( ASN), a jugé la sûreté des centrales nucléaires françaises globalement satisfaisante en 2017.
EDF - qui exploite 58 réacteurs nucléaires sur 19 sites en France - a déclaré qu 'elle étudierait le rapport en détail et donnerait une réponse d'ici la fin de ce mois.