Selon les résultats d 'un sondage d'opinion réalisé par BVA pour le compte d'Orano, la majorité des Français estiment que l'énergie nucléaire continuera à jouer un rôle important dans le futur mix énergétique du pays. Toutefois, l 'étude a mis en évidence des idées fausses sur les coûts et les avantages de l'énergie nucléaire.
L 'enquête a été réalisée par téléphone entre le 4 et le 27 avril de cette année, auprès d'un échantillon représentatif de la population française comprenant 3008 personnes âgées de 18 ans et plus. À l 'échelle nationale, l'enquête a été menée auprès d'un échantillon de 2 405 personnes, ce qui a permis une interprétation dans chacune des 12 régions métropolitaines. L 'enquête a été dupliquée au niveau local, autour des sites de La Hague ( 301 répondants) et Tricastin / Melox ( 302 répondants).
L 'enquête a révélé que plus de la moitié des Français ( 54%) pensent que l'utilisation de l'énergie nucléaire restera stable ou augmentera en France. La même proportion considère également qu 'un mix énergétique nucléaire et renouvelable va se développer dans les prochaines années en France, contre 26% qui pensent que la production d'énergie sera exclusivement issue des énergies renouvelables.
Pour 47% des répondants, le secteur nucléaire est perçu comme un atout pour le dynamisme de l 'économie française et pour l'indépendance énergétique du pays, alors que 34% y voient un handicap. La création d 'emplois a été considérée comme un facteur important pour l'énergie nucléaire par 56% des personnes interrogées, ce chiffre passant à 67% chez les répondants âgés de 18 à 24 ans.
Si les résultats de l 'enquête montrent un fort soutien à l'utilisation de l'énergie nucléaire, Orano affirme qu'ils « révèlent également des perceptions encore ancrées sur les différents impacts du nucléaire, tant en termes économiques qu'environnementaux ».
Les Français ignorent largement le rôle de l 'énergie nucléaire dans la lutte contre le changement climatique, 69% des répondants pensant que le nucléaire contribue aux émissions de gaz à effet de serre et au changement climatique. "Pour illustrer cette perception, 11% et 10% des gens pensent que le charbon et le pétrole ( respectivement) contribuent moins aux émissions de gaz à effet de serre que le nucléaire", a déclaré Orano.
Le niveau d 'utilisation de l'énergie nucléaire en France est lui-même mal connu, la majorité des gens estimant la part du nucléaire dans la production d'électricité à environ 59%. Elle est en fait de 72%.
De même, 68% des gens pensent que l 'énergie nucléaire est chère à produire, alors que 67% pensent que l'électricité française est plus chère ou aussi chère que celle des autres pays européens.
L 'enquête a révélé que les personnes vivant à proximité de sites industriels nucléaires montrent à la fois une meilleure compréhension des enjeux du secteur et sont plus convaincues de ses avantages, tant économiques qu'environnementaux.
Philippe Knoche, PDG d 'Orano, a déclaré : « Les résultats de cette enquête révèlent que le poids économique du secteur nucléaire, qui emploie plus de 220 000 personnes dans notre pays, est une réalité connue des Français. Néanmoins, certaines idées préconçues sur cette énergie semblent encore partagées par une majorité de citoyens. Dans la mesure où l 'énergie nucléaire est une composante essentielle du mix énergétique, il est vital de faire prendre conscience aux populations des réalités de cette énergie et du rôle indispensable qu'elle aura dans la réussite des négociations de la transition énergétique ».
En novembre dernier, le président français Emmanuel Macron a dévoilé la programmation pluriannuelle de l 'énergie ( PPE), un document stratégique pour gérer la transition énergétique du pays au cours des prochaines décennies. En son cœur, le PPE vise à réduire l 'utilisation par la France de son parc nucléaire, qui compte aujourd'hui 58 réacteurs en service d'une capacité totale de 63,1 GWe. En lançant le PPE, Macron a annoncé qu 'un total de 14 réacteurs de puissance français d'une capacité de 900 MWe seront arrêtés afin de réduire la part du nucléaire dans le mix de production d'électricité du pays de 75% à 50% d'ici 2035. Il a déclaré que le calendrier de fermeture dépendra de la transition du mix énergétique français, y compris l'augmentation prévue des sources d'énergie renouvelables et l'expansion de la capacité d'interconnexion avec les pays voisins.
Fin avril, un projet de loi sur l 'énergie et le climat a été présenté en Conseil des ministres par le ministre pour une transition écologique et solidaire François de Rugy qui reporterait cette réduction prévue de l'objectif actuel 2025 à 2035.
Recherché et écrit par World Nuclear N