Le gouvernement fédéral belge a décidé de permettre à Doel 4 et Tihange 3 de continuer à fonctionner jusqu 'en 2035 afin de permettre au pays de « renforcer son indépendance vis-à-vis des énergies fossiles dans une période géopolitique turbulente ». Le gouvernement de coalition avait précédemment accepté d 'éliminer progressivement l'utilisation de l'énergie nucléaire d'ici 2025.

Le Premier ministre belge Alexander De Croo annonce l 'extension des opérations de Doel 4 et Tihange 3 ( Image : www.premier.be)
Selon un plan annoncé par le gouvernement de coalition belge en décembre de l 'année dernière, Doel 3 et Tihange 2 seront fermés en 2022 et 2023, respectivement. Les nouveaux réacteurs Doel 4 et Tihange 3 seraient fermés d 'ici 2025. Cependant, il a demandé à l'Agence fédérale de contrôle nucléaire ( FANC) d'envisager l'exploitation prolongée des deux nouveaux réacteurs si un rapport de l'opérateur de réseau Elia, attendu le 18 mars, montrait que la sécurité de l'approvisionnement énergétique serait compromise après 2025 sans énergie nucléaire.
Les centrales nucléaires belges assurent près de la moitié de la production d 'électricité du pays. On n 'a toujours pas établi comment le pays compensera le manque à gagner résultant de la fermeture de ses réacteurs. Elia a précédemment indiqué qu 'au moins 3,6 GWe de nouvelle capacité thermique seraient nécessaires d'ici la fin de 2025.
En janvier, la FANC a soumis au gouvernement fédéral son analyse d 'une éventuelle prolongation de la période d'exploitation de Doel 4 et Tihange 3. Le rapport a analysé et énuméré les décisions à prendre et les actions à mettre en œuvre à court et moyen terme pour pouvoir faire fonctionner les réacteurs plus longtemps que prévu, dans le cas où cette extension s 'avérerait nécessaire pour garantir l'approvisionnement énergétique au-delà de 2025.
La poursuite de l 'exploitation des unités est appelée « plan B ». La FANC a déclaré que l 'exploitation à long terme des réacteurs est possible du point de vue de la sûreté nucléaire, bien qu'avec les modifications réglementaires et les améliorations nécessaires à la sûreté des installations.
"Pour que le plan B soit activé, il est crucial que le gouvernement prenne une décision claire avant la fin du premier trimestre de 2022", a déclaré la FANC. "Il appartiendra alors à l 'exploitant des centrales nucléaires de procéder à leur analyse et de déterminer s'il est disposé à effectuer les investissements nécessaires."
Le 18 mars, le gouvernement a annoncé sa décision d 'autoriser Doel 4 et Tihange 3 à fonctionner jusqu'en 2035, ce qui permet de conserver 2 GWe de capacité de production nucléaire.
"Le ministre de l 'énergie et le Premier ministre sont invités à poursuivre les discussions avec la Commission européenne sur l'impact de l'extension sur le mécanisme de rémunération de la capacité", a-t-il déclaré dans un communiqué. « Les discussions avec l 'opérateur Engie se poursuivront également. »
Engie a déclaré qu 'il travaillerait avec le gouvernement pour étudier la faisabilité de l'exploitation prolongée des deux unités, selon Reuters. Le service public a déclaré que la décision d 'étendre leur exploitation soulève " d'importantes contraintes de sécurité, de réglementation et de mise en œuvre." Il a ajouté :" Parce que cela est imprévisible et compte tenu de son ampleur, cela présente un profil de risque qui va au-delà de l'activité normale d'un opérateur privé."
L 'avant-projet de loi d'extension des Doel 4 et Tihange 3 doit être soumis pour approbation au Conseil des ministres d'ici fin mars, de même que le projet d'arrêté royal modifiant l'arrêté royal du 30 novembre 2011 relatif au règlement de sûreté des installations nucléaires, a indiqué le gouvernement.
"L 'extension des deux centrales nucléaires ne devrait pas pousser la production d'électricité renouvelable hors du marché", a déclaré le gouvernement. "C 'est pourquoi il sera examiné, entre autres, si les centrales nucléaires peuvent également être utilisées en cas de surproduction pour relancer le marché de l'hydrogène en Belgique."
Le gouvernement fédéral a également annoncé des investissements totalisant 1,1 milliard d 'euros ( 1,2 milliard de dollars) « pour donner un coup de pouce à la transition vers la neutralité climatique ». Il a déclaré que l 'objectif des investissements dans l'énergie éolienne offshore, l'hydrogène, l'énergie solaire et la mobilité durable était d'accélérer l'indépendance par rapport aux combustibles fossiles.
Ces investissements comprennent 25 millions d 'euros sur les quatre prochaines années pour les petits réacteurs modulaires. "La Belgique dispose d 'une expertise de premier plan dans le domaine des nouvelles technologies nucléaires et investira dans ce domaine dans les années à venir" en collaboration avec le Centre de recherche nucléaire du pays ( SCK-CEN) et le réacteur de recherche à accélérateur Myrrha, a déclaré le gouvernement.
Recherché et écrit par World Nuclear News