Le Centre de recherche nucléaire belge et le régulateur nucléaire national ont annoncé le début d 'une consultation préliminaire officielle sur un petit réacteur modulaire innovant utilisant une technologie refroidie au plomb.

(Image : Ansaldo Nucleare)
La consultation préliminaire s 'inscrit dans le cadre du développement d'un SMR refroidi au plomb dans le cadre du projet européen EU-SMR-LFR, dans lequel le Centre de recherche nucléaire belge ( SCK-CEN) collabore avec des partenaires en Italie et en Roumanie. A long terme, le projet prévoit la construction de deux précurseurs : le premier sur le site du SCK-CEN à Mol, suivi d 'un second à Pitesti en Roumanie.
Le processus, qui durera deux ans et demi, devrait identifier et, si possible, résoudre les obstacles potentiels à une éventuelle demande de permis. « Une telle consultation est de nature informative et consultative et n 'implique pas l'octroi préalable d'un permis », a noté l'Agence fédérale de contrôle nucléaire ( FANC).
La consultation se déroulera dans le cadre d 'ateliers et d'échanges de documentation technique sur la sûreté, la sécurité et la non-prolifération nucléaires. Une approche descendante sera utilisée : les principes fondamentaux seront d 'abord examinés, puis éventuellement davantage de détails techniques.
Peter Baeten, directeur général du SCK-CEN, a déclaré : « Pour le SCK-CEN, cette consultation est une étape essentielle pour s 'assurer que nos technologies innovantes sont non seulement scientifiquement avancées, mais aussi conformes aux normes de sécurité. La collaboration avec la FANC et les régulateurs étrangers renforce la robustesse de notre trajectoire. »
« Pour la FANC, la sûreté nucléaire est toujours centrale, même lorsqu 'il s'agit de nouvelles technologies, qui s'accompagnent de défis plus importants », a déclaré Pascale Absil, directrice générale de la FANC. « De tels projets innovants sont vraiment passionnants et offrent aux jeunes talents la possibilité de se développer. »
Le régulateur nucléaire roumain ( CNCAN) et l 'Agence internationale de l'énergie atomique ( AIEA) participent également à la consultation. Pour la FANC, c 'est la première fois qu'elle travaille avec des partenaires internationaux si tôt dans un projet dans un cadre exploratoire. "Cette dimension internationale est une valeur ajoutée importante dans ce processus", a déclaré Absil. « Cela nous permet d 'échanger des idées avec d'autres autorités de sécurité, ce qui est précieux pour une évaluation minutieuse et objective. »
La FANC souligne que la consultation ne signifie pas qu 'une demande de permis sera automatiquement approuvée. "Notre rôle de superviseur indépendant reste garanti : nous ne prenons pas position sur l 'opportunité des projets nucléaires, mais nous veillons à ce que s'ils arrivent, cela se fasse en toute sécurité et conformément à la loi."
Le projet EU-SMR-LFR est réalisé par un consortium de partenaires européens : SCK-CEN, ENEA ( l 'agence nationale italienne pour les nouvelles technologies, l'énergie et le développement économique durable), Ansaldo Nucleare en Italie et Regia Autonoma Tehnologii pentru Energia Nucleara ( RATEN) en Roumanie. L 'accent n'est pas seulement mis sur la recherche de la technologie des réacteurs rapides refroidis au plomb, mais aussi sur la commercialisation effective de cette technologie.
Le déploiement commercial sera précédé de recherches approfondies et d 'essais intensifs. Le consortium a esquissé une vision claire, basée sur une approche étape par étape. Les partenaires s 'entendront systématiquement sur toutes les exigences.
Dans un premier temps, un petit réacteur doit être construit à Mol, en Belgique, dont l'achèvement est prévu d'ici 2035. Avec ce réacteur, les partenaires veulent démontrer ses aspects technologiques et de construction. Une étape vers la prochaine phase de développement, la construction du démonstrateur européen de réacteur rapide avancé refroidi au plomb ( ALFRED) de 300 MWt à Pitești, en Roumanie. Avec ALFRED, les partenaires se concentrent sur la faisabilité technique et économique des futurs PRM commerciaux. Il permettra de tirer parti des travaux réalisés au cours des 10 dernières années par Ansaldo Nucleare, ENEA et RATEN dans le cadre du consortium Fostering ALFRED Construction ( FALCON) pour atteindre cet objectif. La troisième étape sera la commercialisation mondiale du SMR-LFR.
Article recherché et écrit par Warwick Pipe de WNN